Le leadership de demain,un leadership au féminin ?
Les entreprises qui ont la gouvernance la plus mixte ont un résultat opérationnel de 48 % supérieur à celui des entreprises n’ayant aucune femme dans leur gouvernance. (Source : McKinsey, 2007-2013).
Dans le cadre de son partenariat avec le Women’s Forum for the Economy & Society, McKinsey & Company a publié Women Matter : la mixité, levier de performance de l’entreprise. Cette étude confirme les disparités entre les femmes et les hommes quant à leur participation aux instances dirigeantes et démontre une corrélation entre la proportion de femmes dans les comités de direction et la performance des entreprises.
Rappelons qu’en France les Conseils d’administration du SBF 120 sont féminisés à 43,3%, les comités exécutifs à 15,6% et le TOP 100 à 19,5% (Source : Secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes – Palmarès Ethics & Boards 2018).
Le leadership féminin serait un véritable atout pour la compétitivité des entreprises, confrontées aux nouveaux défis de l’économie mondialisée.
Selon cette étude, les leaders, hommes comme femmes, convergent dans leur vision des besoins : quatre comportements ressortent comme très importants pour la performance des entreprises : “Stimulation intellectuelle”, “Inspiration”, “Prise de décision participative” et “Attentes et Reconnaissance”. En outre, ces quatre comportements jugés critiques pour le futur sont aujourd’hui insuffisamment présents dans les entreprises.
Ces résultats se comprennent bien compte tenu des 3 grands enjeux identifiés comme prioritaires par les dirigeants :
- « Le développement rapide des innovations technologiques », exige des organisations qu’elles soient capables de remettre en question leurs pratiques et modèles traditionnels pour s’adapter aux évolutions, créer et innover. L’enjeu impose donc d’avoir des comportements de leadership de type “Stimulation intellectuelle” ou “Prise de décision participative”, qui favorisent la créativité, l’innovation et la prise de risques.
• “L’accès plus large au savoir / La capacité des entreprises à exploiter la connaissance disponible”. Cet impératif rend nécessaire le développement de modes de recherche et de création de la connaissance qui soient collaboratifs et pluridisciplinaires. Les comportements de leadership de type “Prise de décision participative” sont donc indispensables pour encourager une collaboration ouverte et manager efficacement le partage de la connaissance dans des organisations en réseaux.
• “L’accroissement de la mondialisation des talents et de la concurrence sur ce marché”, tous les comportements créateurs d’envie, de motivation, et valorisant les individus permettront de rendre plus attrayante la proposition de valeur de l’entreprise vis-à-vis de ses candidats potentiels. Les comportements de leadership de type “Inspiration”, et “Attentes et reconnaissance” sont donc de sérieux atouts pour relever ce défi.
Trois de ces quatre comportements “Inspiration” et “Prise de décision participative” et “Attentes et reconnaissance” sont plus fréquemment observés chez les femmes, notamment ce dernier. L’étude soutient donc qu’une participation accrue des femmes dans les fonctions de management et de direction devrait certainement contribuer à préparer l’entreprise aux enjeux du futur. A noter que deux autres comportements « Développement des autres » et « Exemplarité » sont également plus fréquemment observés chez les femmes.
87% des français feraient autant confiance à une femme qu’à un homme pour diriger une entreprise. (Source Great Place To Work®, 2018)
L’étude « Repenser l’égalité femmes-hommes comme un levier de performance pour les organisations » de Great Place To Work® reprenant les travaux du professeur Michel Ferrary « les données semblent valider l’hypothèse de Kanter selon laquelle lorsqu’un groupe social, en l’occurrence les femmes, atteint une taille critique, alors cela a un impact réel sur la nature des interactions sociales au sein de l’organisation et, à terme sur les performances de l’entreprise ». Plus une entreprise est féminisée, plus on y trouvera des femmes à des postes de direction, avec un impact positif direct sur le chiffre d’affaires, la rentabilité, la productivité et la création d’emplois. La reconnaissance de l’importance des soft skills acquises par les femmes comme levier de compétitivité et de performance pourraient leur permettre d’affirmer leur leadership, dans l’optique de construire des entreprises plus inclusives. »